Santé

Davantage d’actes médicaux exécutés par des infirmières

QUÉBEC — Des infirmières pourront bientôt prescrire une série de médicaments, un acte jusqu’ici réservé aux médecins, a annoncé le gouvernement Couillard, hier.

À partir de janvier, certaines infirmières pourront prescrire des contraceptifs ou des médicaments pour traiter les infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS). Elles auront aussi la possibilité de prescrire des remèdes pour traiter des plaies, par exemple à des patients qui ont subi une chirurgie.

« Ce qu’on annonce aujourd’hui, c’est un accroissement de l’offre de service, a dit le ministre de la Santé, Gaétan Barrette. Et ça, ça veut dire plus de patients vus par jour, ça veut dire moins d’attente et ça veut dire plus d’accès. »

Le ministre calcule que des centaines de milliers, voire « des millions » d’actes pourront être exécutés par des infirmières plutôt que par des médecins.

« Pour contrôler la croissance des coûts, on n’a pas le choix de distribuer le travail entre les différents professionnels », a-t-il résumé.

Environ 10 000 infirmières sur un total de 74 000 sont touchées par l’annonce d’hier.

Pour la présidente de l’Ordre des infirmières du Québec, Lucie Tremblay, il est clair que la mesure va améliorer l’accès aux soins de santé.

« Les infirmières ont un vaste champ d’exercice, je pense qu’il faut qu’on l’utilise. »

— Lucie Tremblay

La mesure améliorera la santé publique, a ajouté le président du Collège des médecins, Charles Bernard. Il cite l’exemple des infirmières qui pratiquent dans des cégeps, qui pourront traiter des ITSS ou prévenir des grossesses non désirées chez les jeunes, une clientèle qui ne fréquente pas les cabinets de médecins.

« Il n’y a pas uniquement un nombre d’actes faits par les médecins, mais un enjeu où les jeunes ne vont pas rejoindre les médecins, où les médecins ne rejoignent pas les jeunes », a indiqué le Dr Bernard.

NÉGOCIATIONS

L’annonce est survenue le jour même où La Presse révélait que le gouvernement Couillard est sur le point de faire des concessions aux infirmières dans le cadre du renouvellement de leur convention collective. M. Barrette n’a pas voulu dire si les nouvelles responsabilités entraîneraient une hausse de la rétribution des infirmières.

Les infirmières réclament depuis longtemps la possibilité d’exécuter plus d’actes médicaux. Mais elles se butent à un refus des médecins depuis des années. Pour le ministre Barrette, le décloisonnement des « silos interprofessionnels » doit se poursuivre.

« Je l’ai toujours dit, le rôle des infirmières doit augmenter, tout comme j’ai toujours dit et redit aujourd’hui que le futur de la dispensation des soins de services sociaux doit se faire dans un mode d’interdisciplinarité », a-t-il dit.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.